A l’automne dernier, j’ai suivi un stage de Reiki avec un enseignant du Japon. Pendant le cours un élève a commencé sa question en disant : « J’ai été formé en Reiki Usui… » et l’enseignant l’a vite interrompu en lui disant « Tout Reiki est Reiki Usui ».
Le Reiki a pris de nombreuses formes différentes depuis que Mikao Usui a développé sa méthode de soins naturelle dans les années 1920. Le Dr Hayashi l’a élargie dans le contexte de ses connaissances médicales et, en la personnalisant, Madame Takata a introduit cette version du Dr Hayashi dans le monde occidental au cours des années 1930. A présent il existe un nombre incalculable d’expressions du Reiki dans le monde : de nombreuses écoles, nombreuses lignées, nombreux programmes et autant d’expressions individuelles que de praticiens. Quelle que soit l’expression que cela prend, TOUT Reiki EST Reiki Usui. Il n’y a qu’une seule obligation : le praticien doit pouvoir être relié à un enseignant pouvant lui-même démontrer que sa lignée remonte jusqu’à Sensei Usui. La vie de cette lignée est de moindre conséquence par rapport à là où elle conduit.
Oui, il est important de rechercher une formation auprès d’enseignants compétents qui sont activement impliqués dans leur pratique du Reiki, qui donnent un enseignement complet, qui se remettent en cause et qui grandissent dans leur pratique et leurs connaissances tout en restant à l’écoute des questionnements de leurs élèves, et impliqués en guidant ces derniers sur leur chemin du Reiki. Tout aussi important, je crois, est ce que nous faisons de l’enseignement qui nous a été transmis. Si nous devons atteindre notre plein potentiel, le Reiki n’est qu’un tremplin, le point de départ de ce qui deviendra inévitablement un voyage très personnel, si tant est que nous soyons prêts à nous y embarquer. La lignée à laquelle nous sommes associés n’est que le début de ce voyage, le catalyseur qui va nous propulser en avant. Ce n’est pas une fin en soi.
Quelle que soit notre lignée, c’est le Reiki qui finalement est notre meilleur enseignant. Bien que nous apprenions énormément de nos instructeurs, mentors, collègues, articles, livres, je crois que c’est par la pratique concrète que le Reiki se révèle à nous de façon profondément personnelle, apprenant à chacun d’entre nous individuellement le meilleur moyen de travailler avec. Nous devons juste céder à sa grâce de guérison et nous autoriser à apprendre ses leçons.
Récemment, une cliente m’a dit que pendant la séance elle ne m’avait plus perçue comme un corps physique mais m’avait « vue », mains et corps seulement sous forme de lumière. Peu de temps après, alors que je recevais moi-même un soin par une partenaire de Reiki, j’ai pris conscience d’une lumière très vive contre la table alors que mes yeux étaient fermés. Au début j’ai cru qu’il s’agissait d’une lampe que je n’avais pas vue en arrivant, puis j’ai réalisé que cette luminosité provenait de ma collègue. Je ressentais son corps comme une sorte d’ombre légère délimitée par un halo lumineux très brillant. C’est ce que je pense être le but du Reiki : nous fondre avec l’énergie au point non seulement de la canaliser, mais aussi de devenir l’énergie Reiki elle-même.
Je crois que nous atteignons cette connexion profonde non pas grâce à la lignée de laquelle nous descendons, mais du fait que nous cultivons la conscience. Voici quelques moyens de cultiver cette conscience du Reiki :
– Tenter de vibrer au plus haut degré possible dans toute situation. Cela implique de choisir la compassion non seulement lorsque nous donnons un soin, mais aussi lorsqu’un automobiliste nous coupe la route.
– Adhérer à l’éthique la plus élevée dans notre pratique du Reiki et dans notre vie personnelle.
– Se retenir de juger les autres ou de se comparer avec les autres, afin de pouvoir nous reconnaître comme des êtres de lumière.
– S’engager dans une pratique spirituelle, incluant une méditation quotidienne ou un moment de calme.
– Autotraitement de Reiki quotidien avec un profond engagement de guérison de soi à tous les niveaux. (Les recherches d’Elaine Grundy, parues en février, attestent des puissants effets et de l’efficacité de l’autotraitement).
– Recevoir du Reiki de la part d’autres praticiens. Mes plus profondes expériences de guérison et mes découvertes les plus intimes m’ont toujours été révélées lors de séances de soin Reiki par mes collègues.
– Elargir sans cesse nos connaissances et notre compréhension du Reiki.
– Donner des soins de Reiki. Je reste très ouverte aux leçons que le Reiki m’enseigne lorsque je suis en séance avec quelqu’un.
– Rester éveillé et conscient des enseignements qu’offre le Reiki. Etre en confiance et agir selon les messages que nous recevons.
De plus en plus nombreux, nous, praticiens de Reiki, apportons la guérison sur nous-mêmes, sur les autres êtres et sur notre planète. Au lieu de nous inquiéter de la lignée à laquelle appartient tel ou tel praticien/enne de Reiki lorsque nous le/la rencontrons pour la première fois, nous demandant mentalement et parfois même jugeant verbalement ses capacités par rapport aux nôtres, nous ferions peut-être mieux de tenter de répondre à ce type de questions : « Comment le Reiki s’exprime dans le monde à travers toi ? », « Que t’a appris le Reiki ? », « Comment le Reiki a-t-il changé ta vie ? », « Comment pouvons-nous nous entre-aider sur notre chemin respectif du Reiki ? », « Y a-t-il un moyen pour nous de collaborer afin que chacun de nous devienne encore plus efficace ? ».
Nous nous devons d’être au mieux de ce que nous pouvons être, ne serait-ce que pour nous-même. En cherchant à atteindre l’excellence, nous sommes bénis et nous contribuons à apporter de grandes bénédictions au monde dans lequel nous vivons.
Traduction : Bélinda Welton
(Première publication en mars 2011 dans Reiki Digest)