Stricte ou pas ?
– par Nita Mocanu –
Parmi les questions qui reviennent systématiquement aux cours des années il y a celles par rapport au temps d’attente entre les degrés Reiki. Quels sont les délais les plus adéquats ?
Je me suis posé cette question maintes fois, en essayant d’être aussi objectif que possible et de ne pas tomber dans les pièges dans lesquels les enseignants tombent parfois quand ils commencent à avoir une vision de plus en plus complète du chemin Reiki et qui considèrent – théoriquement à juste titre – qu’il faut beaucoup de temps pour passer d’un degré à l’autre et qui décident des règles plus ou moins strictes.
Pour mieux comprendre l’aspect des délais entre les degrés, j’aimerais rappeler quelques faits de l’histoire du Reiki.
La personne qui a eu le plus d’influence sur le développement du Reiki en Occident a été sans doute Mme Hawayo Takata. Nous avons tous suivi pendant de nombreuses années son exemple, son modèle d’enseignement, son contenu, son éthique, etc.
On ne sait pas aujourd’hui combien d’élèves de Reiki I et II elle a eus. Mais nous savons combien de Maîtres elle a formés et, pour une partie d’entre eux, nous connaissons les dates de passage de différents degrés.
Voici un tableau avec les 22 Maîtres et les dates que nous connaissons :
Surprenant ?!
Après le passage de Mme Takata, The Reiki Alliance est née officiellement en 1983. Il s’agit d’un groupe de Maîtres qui ont décidé de continuer à pratiquer et enseigner le Reiki dans l’esprit de Mme Takata. Seulement, parmi les décisions qu’ils ont prises à l’époque, il y a en eu une qui ne respectait pas tout à fait la façon de Mme Takata : le temps d’attente entre les degrés.
Ils ont décidé qu’il faut minimum 3 mois entre le Reiki I et II et un délai de minimum 3 ans entre le Reiki I et la Maîtrise. De plus, il faudra attendre minimum 3 ans après avoir passé la Maîtrise avant d’initier un Maître à son tour.
Ces périodes d’attente paraissent justes et harmonieuses… mais seulement si je pense en tant que Maître Reiki. Oui, personnellement cela me semble parfaitement raisonnable.
Cependant, si je pense comme un praticien de Reiki II ou III, ces délais ne me paraissent plus raisonnables !
C’est cela le problème de beaucoup d’entre nous : après avoir passé la Maîtrise, nous oublions nos expériences et parcours en tant que praticien et pensons de plus en plus avec la tête de l’enseignant que nous sommes maintenant.
J’ai moi-même commencé le Reiki avec un Maître de l’Alliance. J’ai eu de la chance, il était excellent et je l’honore et je lui suis toujours reconnaissant pour son professionnalisme. Mais… il y avait le délai de 3 ans qui me posait un problème. J’étais peut-être trop impatient, mais ce délai a fait que j’ai cherché et trouvé quelqu’un d’autre qui n’avait pas ces délais et qui m’a plutôt renvoyé vers moi-même : penses-tu que tu es prêt ? Alors tu l’es.
Après avoir passé la Maîtrise et commencé à enseigner moi-même, je me suis posé la question : et les délais ? Il a fallu donc que je définisse mes propres « règles ».
J’ai décidé donc de ne pas imposer d’autres règles que celle dictées par le bon sens :
– entre Reiki I et Reiki II : minimum 21 jours (le temps nécessaire pour que la nouvelle vibration s’installe complètement dans notre système)
– entre le Reiki II et III : minimum 21 jours (le temps nécessaire pour que la nouvelle vibration s’installe complètement dans notre système)
– entre le Reiki I et la Maîtrise : minimum 1 an (le temps minimum raisonnable pour se préparer à enseigner – de mon point de vue, bien sûr).
A la fin de chaque stage, je communique quels sont les délais et j’invite les personnes présentes a faire réellement appel à leur bon sens et, le jour où elles décident d’aller plus loin dans le Reiki, de répondre sérieusement aux questions : quand, où et avec qui je souhaite continuer le chemin ?
Cette façon de faire apparemment limite trop flexible me convient très bien. Grâce à cela, ce n’est pas moi qui décide pour les gens, c’est eux-mêmes. Ils mettent ainsi en pratique ce que nous enseignons dans les stages : pense par toi-même, tu es ton Maître, tu es un co-créateur, avant d’être loyal, sois honnête, etc.
Le résultat de cette attitude (à part les critiques et commentaires non-amicaux reçus de la part de certains Maîtres) a été qu’effectivement, la très grande majorité de mes élèves ont agi ainsi : ils ont choisi par eux-mêmes, guidés par leur conscience et bon sens (et non pas pour me faire plaisir ou pour obéir à une règle inflexible) et ont suivi les stages selon leur propre rythme.
Je n’avais jamais pensé faire une statistique concernant mes élèves. Mais pour cet article, voilà que c’est fait, grâce à Chantal qui a trouvé la bonne façon de sortir les infos de notre base de données. Le degré d’exactitude global est considéré à +/- 1,5%.
Voici donc les chiffres qui parlent par eux-mêmes :
En exposant ce sujet, je ne prétends en aucun cas avoir raison et qu’on devrait faire comme moi. Mon but ici est de partager mon expérience qui s’étend sur plus de 21 ans d’enseignement et si cela aide quelqu’un qui se pose ce genre de questions, tant mieux.
De plus, en agissant ainsi, cela ne veut en aucun cas dire qu’on fait des rabais au niveau de la rigueur. Au contraire, ceux qui ont participé à l’un de mes stages (notamment de Maîtrise) ont bien senti combien la rigueur a tout à fait sa place dans la pratique et l’enseignement du Reiki.
Quand un praticien de Reiki se laisse guider par le Reiki et par son Maître intérieur, tout va parfaitement bien !