Suite à l’article sur la pratique du Reiki à la Clinique Saint Bernard dans le Nord ainsi qu’à une intervention sur le Reiki dans une école d’infirmières réalisée par Frédérique Borski, Maître Reiki, j’ai appris que dans les deux cas, le CCMM (une des organisations françaises qui luttent contre les sectes) par son Président local, M. Christian Cabus, est entervenu.
C’est pourquoi je l’ai contacté et lui ai demandé de transmettre en quelques mots un message destiné aux praticiens de Reiki. Il a accepté volontiers et voici son message à lire et à relire. Une précision : à ma connaissance, il n’y a jamais eu dans le Reiki des situations semblables à celles décrites plus bas (dépenses considérables, ruptures familiales, etc.) et – toujours à ma connaissance – il n’y a aucun dossier concernant le Reiki qui serait examiné en ce moment par les Parquets (et, d’ailleurs, il n’y en a jamais eu).
Ceci dit, je vous invite à lire cet écrit attentivement et vous poser (ou reposer) la question : « dans ma pratique et/ou enseignement du Reiki, y a-t-il un élément qui pourrait être interprété comme une pratique sectaire ? ». Aussi, « dans ma pratique et/ou enseignement du Reiki, y a-t-il un élément qui pourrait être interprété comme de la pratique illégale de la médecine ? ».
Une fois de plus, il est clairement dit ici que le Reiki n’est pas une secte. Mais, il est clairement dit également qu’il peut être utilisé dans les sectes. Ce n’est pas la technique qui est remise en question, mais celui qui l’utilise.
Voici donc l’article envoyé, repris ici dans sa totalité et reproduit exactement tel que je l’ai reçu :
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Le CCMM (Centre Contre les Manipulations Mentales) est une association loi 1901, qui a pour but la prévention et l’information sur les risques et dérives sectaires. Laïques, nous faisons nôtres les règles de l’article 9 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme et des Droits de l’Enfant qui stipule : Toute personne a le droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion, mais sont punies par la loi, les atteintes aux Droits de l’Homme dans les domaines religieux, de SANTE, ou autres…
Nous sommes souvent interrogés par des personnes (famille de victime ou victime elle-même), sur les P.N.C.A.V.T. (Pratiques Non Conventionnelles A Visées Thérapeutiques), parmi lesquelles nous comptons des pratiques telles que : Yoga, Sophrologie, Shiatsu, Rcïki, etc…
Il est clair que ces pratiques n’ont rien de répréhensible à priori, qu’elles sont vues comme des techniques de confort, complémentaires à la médecine allopathique dans la mesure où les praticiens excluent dans leur enseignement toute forme de prosélytisme politique, religieux, ou philosophique. Il ne s’agit donc pas de Sectes …
Mais nous constatons que profitant de l’absence de réglementation dans le domaine des psychothérapies, l’infiltration des professions médicales ou paramédicales dans le domaine de la santé par des groupes sectaires, font de ces méthodes des lieux à haut risque en matière de dérives sectaires. Les victimes nous parlent alors de dépenses considérables, avec des sommes pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros, et ceci sans rapport avec leprojet initial, mais également de ruptures familiales car la victime ne fait plus confiance à personne en dehors du groupe ou du thérapeute concerné, etc. Plusieurs dossiers en France sont actuellement examinés par les Parquets.
Donc, lorsque le CCMM a été avisé que le Reïki était enseigné en milieu médical, au sein d’une clinique privée, nous avons jugé normal de prévenir la direction de cet établissement pour la mettre en garde contre les éventualités de dérapage qui pourraient être imputés à ces thérapeutes déviants. De plus, nous avons été surpris de voir cette PNCAVT enseignée dans un milieu médical, car comme le signale le rapport 2007 de la MIVILUDES adressé àMonsieur le Premier Ministre, qui s’inquiète des « dérives préoccupantes liées aux PNCAVT exercées en milieu sectaire et hors de celui-ci, en particulier dans le secteur médical, à tous niveaux. Et nous trouvons à lapage 232 de ce rapport le texte suivant : hormis l’acupuncture et l’homéopathie, les pratiques non conventionnelles à visées thérapeutiques ne peuvent être exercées légalement en France, sous peine de poursuites, notamment pour exercice illégal de la médecine, conformément aux dispositions de l’article L.4161-1 du code de la Santé Publique. Les pratiques n’ayant pas été suffisamment étayées, et la validité scientifique n’ayant pas été établie (texte complet page 232).
Donc, pour conclure, le doute du CCMM vis-à-vis de ces techniques et pratiques utilisées par les PNCAVT n’est pas une prise de position, mais plutôt une attitude de questionnement qui vise à faire progresser la connaissance en amenant à distinguer entre croyance subjective, opinion plausible et connaissance établie. Les explications avancées pour rendre compte de ces pratiques doivent être démontrées de façon convaincante, et il revient bien évidemment à ceux qui les formulent d’en prouver la valeur.
Christian CABUS
Président de l’association régionale CCMM – Centre Roger IKOR – Nord – Pas de Calais – Picardie
(Note de la part de Reiki FORUM : le Rapport MIVILUDES 2007 peut être lu et téléchargé sur : www.miviludes.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_Miviludes_2007.pdf)