Je travaille à IWD (Initiative pour les Femmes handicapées) appartenant à l’Hôpital Médical de l’Université de New York depuis plusieurs années où je propose des traitements de Reiki et de la réflexologie. Après avoir cherché parmi les Hôpitaux de New York City, j’ai été enchantée de découvrir celui-ci, un endroit remarquable et unique.
Sur IWD
L’initiative pour les Femmes Handicapées est un Centre multidisciplinaire engagé à proposer, dans un esprit de très grand respect, des services médicaux en général, de gynécologie et de bien-être aux femmes et adolescentes handicapées.
Aider et stimuler une femme handicapée à adopter un style de vie sain est l’idée centrale à IWD où l’on utilise les thérapies visant le corps/esprit, la nutrition, l’exercice physique et le service social. Le bien-être est représenté par l’acupuncture, le massage, le Reiki et la réflexologie.
« Trop souvent les gens sont considérés comme des objets médicaux et cela fait qu’ils perdent la conscience de soi et l’auto-estime » dit Judith Goldberg, la directrice de IWD. « Notre but est de ramener ces personnes dans leur corps, les aider à reprendre conscience d’elles-mêmes en utilisant les méthodes complémentaires et toutes les autres méthodes qui sont à notre disposition. »
Nous avons beaucoup de patients qui souffrent de douleur chronique, fibromyalgie, multiple-sclérose, paralysie cérébrale, arthrite rhumatoïde, mobilité réduite, etc. Judith Goldberg elle-même est née avec une ostéogenèse imparfaite (la maladie des os de verre). Elle peut comprendre la situation des patientes et pour les patientes elle est un exemple, un modèle : « J’ai passé beaucoup de temps dans les hôpitaux, je connais parfaitement les barrières et les difficultés que les femmes peuvent y trouver. Maintenant, j’ai renversé les rôles : « je sors, je travaille, je suis directrice dans un important Centre de Santé et par mon exemple je leur montre que l’on peut sortir du cercle vicieux et que l’on peut faire ce qu’on a besoin et envie de faire. »
Travailler dans un environnement médical
Travailler dans un environnement médical est, de plusieurs points de vue, assez différent comparé à mon activité dans mon cabinet privé.
A IWD, je vois les patients pour une séance de 30 minutes, une fois par mois ; chez moi, les séances durent une heure.
Le personnel d’IWD fait de son mieux pour aménager les espaces et même transforme en cabinet temporaire des bureaux ou des salles de traitements médical, et ce plusieurs fois par semaine. Malgré cela, il y a toujours une liste d’attente pour les séances de Reiki. Cela fait que les patients qui reviennent, je ne les vois qu’un certain nombre de fois par an. A cause de cela, il m’est assez difficile de tirer une conclusion sur l’efficacité du Reiki pour ces gens. Mais je suis très contente que cela se fasse, même dans ces conditions, sachant que les autres thérapies complémentaires sont exactement dans la même situation par rapport à l’espace et aux horaires.
Ces difficultés mises à part, la pratique du Reiki ici doit être vraiment flexible – et de ce point de vue différente de ma pratique en cabinet. Cela est bon pour moi parce que j’apprends ainsi à devenir moi-même flexible.
Par exemple, il y a des patientes qui ne peuvent pas monter sur la table de massage : je leur fais alors la séance sur la chaise roulante. D’autres personnes ne peuvent pas s’allonger sur le ventre : alors, elles s’allongent sur le côté et je place mes mains dans des positions « non conventionnelles », je deviens ainsi plus créative.
Tout cela fait que la séance est une « collaboration » et c’est une belle façon de me rappeler que le Reiki doit être toujours une collaboration. Lors d’une séance, il n’y a pas un donneur et un receveur, c’est plutôt un partage, un peu comme lorsqu’on danse avec un partenaire.
Jugement et Compassion
A IWD, je n’ai pas accès au dossier des patientes et je ne sais jamais ce dont elles souffrent, à moins que – rarement – la personne ne me le dise en début de séance.
Cette ignorance du diagnostic me permet de rester flexible et m’empêche de juger et décider ce dont, selon mon mental, la personne aurait besoin. Ainsi, je permets à l’énergie Reiki de me guider plus librement.
Tout cela me renvoie à l’idée « aie de la compassion pour toi et pour les autres », parce que je ne peux pas avoir de la compassion si je juge.
Cette attitude m’aide aussi à garder un « esprit de débutant », une expression utilisée dans le Bouddhisme Zen et dans les Arts Martiaux Japonais qui fait référence à une attitude ouverte et dépourvue de préjugés. Le Maître Zen Shunryu Suzuki dit : « dans l’esprit d’un débutant, il y a beaucoup de possibilités ; dans celui d’un expert il n’y en a que quelques-unes ».
Alors, avec le Reiki, je m’alimente à la source qui a beaucoup de possibilités de guérison.
Au lieu de focaliser sur la maladie ou le problème de la personne, je focalise sur ma présence juste et sur « être la grande lumière ». Je focalise également sur la « grande lumière » qui réside dans la patiente également, je la vois entière et saine et je partage avec elle ce moment privilégié.
Parler sur le Reiki avec les patients
Parmi les femmes/patientes de IWD, la majorité font partie de plusieurs programmes de bien-être et connaissent le Reiki. A peu près la moitié d’entre elles a déjà reçu des séances de Reiki ou elles pratiquent le Reiki elles-mêmes. L’autre moitié a déjà essayé différentes méthodes thérapeutiques complémentaires et est parfaitement ouverte à essayer le Reiki. C’est très agréable de travailler avec des personnes qui sont dans cet état d’esprit et qui, de plus, recherchent une méthode pour se prendre en main et jouer un rôle important et actif dans leur vie.
Les praticiens qui donnaient du Reiki à IWD avant moi faisaient un « bilan » après chaque séance. Il m’a fallu un certain temps pour expliquer aux patientes que je ne travaille pas comme ça, que dans le Reiki on ne le fait habituellement pas. Mais elles continuaient à me demander « qu’as-tu vu ? », « qu’as-tu senti dans mon aura ? », etc. Et continuellement il fallait que j’explique que notre intuition n’est pas toujours parfaite, que, même avec mes bonnes intentions, je peux limiter l’action de l’énergie Reiki ou je peux influencer la personne et la faire focaliser sur des aspects d’elle-même qui l’éloignent et même l’empêchent de se connecter à son essence pour guérir. Je préfère plutôt demander à la personne qu’elle regarde en elle-même pour voir ce qu’elle voit ou ressent puisque les réponses sont à l’intérieur d’elle-même. Et ce regard vers soi est plus puissant et important que tout commentaire que je pourrais faire.
Le sens de la communauté
Un autre aspect qui est notable ici est la qualité de la relation entre les membres du personnel, un vrai sens de communauté. Tout le monde connaît tout le monde, ils s’entraident tous spontanément, il y a toujours un sourire bienveillant sur leur visage. Et cet état d’esprit est communiqué automatiquement aux patientes.
Voici l’exemple d’une patiente qui venait me voir en se déplaçant en chaise roulante électrique, en prenant le Métro.
Certaines stations de Métro n’ont pas d’ascenseur et parfois, même quand il y en a un, il ne fonctionne pas. C’est le cas de ma patiente ce jour-là et elle doit aller un arrêt plus loin où l’ascenseur fonctionne. Elle doit refaire la différence de trajet en chaise roulante, près de 2 km, et arrive non seulement très en retard, mais aussi complètement trempée par la pluie qui avait commencé. Son trajet lui a pris près de deux heures et demie et quand elle arrive – de bonne humeur malgré tout – je suis sur le point de commencer la séance avec la patiente suivante. Mais cette deuxième patiente renonce à sa séance pour offrir à la première la possibilité d’avoir la sienne quand même….
Ce jour-là, grâce à ces deux femmes, j’ai compris un peu plus les Idéaux du Reiki sur la préoccupation et lacolère. Et j’ai fait un pas de plus vers la compassion.
J’ai beaucoup de gratitude pour la chance que j’ai de pouvoir apprendre de ces femmes et de pouvoir faire partie de IWD.
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