Reiki, Cheval et Thérapie

Lorsque j’ai rencontré le Reiki, ma première pensée fut pour mes chevaux.

Les médecines complémentaires faisaient depuis longtemps partie de ma vie et j’ai tout de suite perçu la possibilité d’avoir à disposition un soin naturel en cas de problème.

 

Dès que j’ai commencé à poser les mains sur eux, j’ai su qu’il allait se passer beaucoup plus de choses que je ne m’y attendais au départ. Ils ont immédiatement perçu le changement, manifestant leur étonnement, comme si tout à coup, mon odeur avait changé. Aucune peur, aucune méfiance, juste de l’étonnement. Puis, l’un s’est mis à me renifler, l’autre m’a léché les mains, un autre encore a couché les oreilles, presque menaçant, aucun n’est resté indifférent.

Je posais les mains un peu partout pour essayer de trouver les endroits les plus réceptifs mais de toute évidence, chacun avait ses préférences: soit le long de la colonne vertébrale, soit sur le devant de la tête, ou encore sous l’encolure.

Curieusement, l’un d’entre eux restait menaçant lorsque je posais les mains sur lui avec un peu d’insistance. Puis un soir, rentrant à l’écurie, il s’est jeté un peu trop vite sur son foin, un bouchon s’est formé dans l’oesophage et ce fut l’obstruction. A ce moment, il m’a regardée, s’est approché de moi et attendait manifestement quelque chose. J’ai posé les mains là où je sentais le blocage et les spasmes ont cessé en quelques minutes; il s’est remis à manger tout en me signifiant qu’il n’était pas utile que je m’attarde. Mais depuis, chaque fois qu’il ressent un désagrément quelconque, la même scène se reproduit et il se laisse faire jusqu’à ce qu’il se sente mieux.

Le plus troublant me semble le changement de regard du cheval, sa perception de quelque chose de différent, puis l’appropriation quasi immédiate du phénomène de façon tout à fait adaptée.

Leur relation avec moi a subi une progressive évolution: je les sentais beaucoup plus attentifs, plus à l’écoute et je l’étais moi aussi; nous nous comprenions… L’absence de mots nous permettait de saisir autre chose de plus subtil, presque étrange… Durant le contact avec les mains, dans la paix du silence, s’est développée la sensation de l’impalpable, la plénitude du sentiment d’unité, la perception du “lien”.

Lorsque, à cause de son âge avancé, ma jument a commencé à éprouver des difficultés à se relever, elle me laissait poser les mains sur sa tête et le long de son dos sans se débattre, attendait patiemment que la crise soit passée. Chaque soir en revenant de pâture, elle attendait dans son box, toujours au même endroit, et ne commençait à manger que lorsqu’elle avait reçu son Reiki. Lorsqu’elle est morte, nous savions toutes deux que le moment était venu, mais elle a tenu jusqu’au moment où j’ai compris qu’il fallait que je la laisse partir; c’était ainsi; la communion était totale.

L’homme a souvent besoin de mots; besoin d’entendre pour s’assurer de ce qu’il pressent, besoin de dire pour être certain d’avoir été compris. Le rapport avec l’animal permet de développer cette sensibilité à l’autre ainsi que notre propre expressivité et le Reiki le facilite sans que nous en ayons toujours conscience.

J’ai initié tous mes chevaux et je vous encourage à faire de même ainsi que vos autres animaux domestiques. Certes, votre cheval ne posera pas les mains sur vous mais il sera le thérapeute de son copain d’écurie ou de pâture. Et peut-être que si vous avez l’habitude de monter ce cheval initié, vous le percevrez, et lui vous percevra, enfin, différemment. L’expression “faire corps avec son cheval“ prendra alors un autre sens.

Les relations entre les chevaux eux-mêmes évoluent avec le Reiki. Bien sûr, les caractéristiques comportementales du cheval restent les mêmes, mais celles-ci sont susceptibles d’évoluer vers une plus grande tolérance malgré les règles immuables de la hiérarchie, par exemple. Ainsi, un poney ayant perdu son copain d’écurie et se retrouvant seul, a été accueilli sans bagarre, à priori inévitable, par deux compères qui vivaient ensemble depuis de nombreuses années – à la seule condition qu’il accepte la place qui lui a été attribuée.

Lorsque nous posons les mains sur notre cheval comme sur une autre personne, nous recevons aussi,  mais c’est dans sa façon particulière de recevoir, comme si enfin nous avions compris ce dont il avait besoin que nous pouvons nous demander qui – l’homme ou le cheval – est réellement le thérapeute de l’autre.

Dans chacune de nos actions à son égard, il nous enseigne quelque chose de nous-mêmes, nous renvoyant sans cesse à notre propre nature. Il nous permet de lâcher prise, de nous recentrer, l’agitation mentale disparaît, nous devenons enfin réceptifs et même intuitifs. 

Ainsi de nombreuses personnes en difficulté motrice, psychique ou sociale se sentent attirées par cet animal au corps accueillant qui berce et qui rassure; il ne juge pas, n’a pas de mots qui blessent, il comprend sans qu’on lui parle mais il exige qu’on le respecte. Alors la personnalité se structure, l’anxiété diminue, l’agressivité disparaît au fur et à mesure que le sujet prend conscience de ses possibilités et la magie opère. N’est-il pas extraordinaire qu’un animal ne s’exprimant pas avec des mots aide les humains à communiquer entre eux?

Ajoutez le Reiki à tout cela et le monde change, ouvrant la porte à la lumière et à la tolérance, donnant l’espoir d’une compréhension nouvelle emplie d’amour et de paix. Nous prenons alors conscience de notre place et du rôle de chacun.

L’amour que j’ai donné à mes chevaux en leur offrant du Reiki m’est rendu au centuple et a contribué à ma propre transformation. Il a renforcé ce lien avec chaque parcelle de l’Univers dont nous faisons tous partie et jamais je n’aurai assez de gratitude pour avoir reçu un si merveilleux cadeau.

 

   Joëlle Doublet