par Claudy Roux
J’ai été initié au premier degré de Reiki en janvier 1992 par Ange Viscuso à Bordeaux, et au niveau d’enseignant Reiki en janvier 1997 avec Nita Mocanu à La Seyne-sur-Mer. Après un parcours dans les arts martiaux, en particulier le judo et l’aïki jutsu, notamment le hakko ryu ju jutsu (école de la huitième lumière) du docteur Ryuho Okuyama. J’ai obtenu le titre de Menkyo Kaïden d’aïki jutsu pour mon travail sur le Ki. Aïki veut dire « union des énergies », selon le maître Morihei Ueshiba, fondateur de l’aïkido. Je vais donc essayer de vous parler du Ki.
Le Ki du Reiki
Vous le connaissez, c’est ce Ki que vous transmettez dès votre premier degré : invisible, impalpable, mais pourtant bien présent.
Vous pouvez en voir les effets de suite :
Je vous encourage à faire le test suivant, afin de voir la réalité de l’énergie. Prenez un partenaire debout devant vous et demandez-lui de lâcher prise, d’oublier son corps et de fermer les yeux ; vous touchez ou effleurez la pointe de ses épaules avec le bout de vos doigts majeurs. Si votre partenaire est bien en lâcher-prise, il perdra l’équilibre vers l’arrière, sinon, il restera planté.
Pourquoi ? L’énergie qui entre en lui à ce moment ne trouve pas de résistance et c’est ce qui entraîne le déséquilibre ; cependant, s’il n’est pas en lâcher-prise, l’énergie est rejetée. Oh pas entièrement, il en passe quand même un peu, mais pas ce qu’on pourrait espérer. D’où l’intérêt d’être en lâcher-prise lorsque l’on reçoit une séance (n’oubliez pas de créer une atmosphère particulière dans la pièce Reiki – musique, lumière, encens, huile essentielle de lavande, etc.). Bien entendu, vous de votre côté, vous êtes dans le non-faire et votre égo est aux oubliettes. Je vous rappelle que votre égo est votre plus grand ennemi.
Avec ce test, vous avez pu voir que l’énergie est bien là.
Le Ki dans les arts martiaux
C’est ce Ki que nous trouvons dans les TJR (techniques japonaises de Reiki).
Ce Ki est activé par la respiration ventrale – respiration subtile (« activer la forge ») et transmis par la technique yuki-hô. Bien sûr, ici je ne peux pas entrer dans les détails, seuls une démonstration et un enseignement direct de Maître à élève sont suffisamment concluantes.
Dans le yuki-hô (littéralement « le Ki heureux, unifié » ou expiration concentrée), on utilise la respiration ventrale, qu’on canalise et qu’on dirige sur un partenaire ou sur soi-même, généralement par l’intermédiaire du contact des mains, afin qu’une régulation de l’ensemble des fonctions organiques s’opère de manière spontanée. Là encore, le point capital de la pratique est de se placer dans un état de non-faire, non-penser, non-vouloir, d’absence d’intention, afin de réaliser la fusion avec le partenaire.
Il est bien évident que lorsqu’on parle ici de respiration, il ne s’agit pas seulement des échanges gazeux qui se produisent dans l’organisme, mais d’une respiration au sens large. Avant de se consacrer au yuki-hô, on peut pratiquer une phase préparatoire de sensibilisation appelée gasshô-gyoki ou « respiration par les mains ». On s’assoit en seiza (à la japonaise), les mains jointes au niveau du visage, et on visualise qu’à l’inspir, la respiration s’effectue par le bout des doigts, passe par les bras et va jusqu’au ventre, puis à l’inverse, à l’expir. Il s’agit simplement de visualiser, non pas d’essayer d’imaginer ou de croire que… Des sensations surviennent au cours de la pratique : on peut éprouver au bout d’un certain temps un sentiment de chaleur ou de froid, des picotements, une attraction ou une répulsion entre les mains. L’idéal est de ressentir que les mains « respirent » d’elles-mêmes. On peut alors pratiquer le yuki.
Maîtriser le kokyu, c’est-à-dire les pouvoirs de la respiration et de la concentration, est plus difficile qu’il n’y paraît, mais quand on y arrive, l’efficacité est au rendez-vous.
Lorsqu’on parvient au stade où on se sent bien dans cette pratique, on peut essayer de l’affiner en portant une attention particulière à l’espace, à l’instant qui existe entre la fin de l’expiration et le début d’une nouvelle inspiration. Cet espace a en effet une importance capitale. C’est le moment où on est le plus perméable à soi-même, au monde et aux autres, c’est le moment où notre carapace, nos barrières, nos rigidités sont inopérantes ; dans la mystique, c’est le moment où on communique avec l’univers, le divin. On l’appelle le musubi.
Faites l’expérience suivante :
Avec un partenaire (qui vous sert de témoin), demandez-lui de se mettre en lâcher-prise debout à une distance de 2 ou 3 mètres de vous, les yeux fermés pour ne pas être influencé. Puis pratiquez yuki-hô en dirigeant le rayon qui sort de votre lao gong (centre de la paume) vers votre partenaire. Si votre technique est réussie, il sera poussé vers l’arrière (ayez la précaution de le placer devant un mur afin de lui éviter de chuter, ou de demander à un assistant de se mettre derrière lui). Une fois que vous réussirez régulièrement cette technique, elle vous servira lors des séances pour débloquer les nœuds énergétiques que vous pouvez ressentir et bien d’autres situations.
Le Ki des kamis
On trouve ce Ki dans la technique REIKI UNDO.
La pratique nommée Reiki Undo, bien que ne faisant pas partie de la technique originale de Usui, est dite avoir été introduite dans le Gakkai par l’ancien président Koyama-san. Undo, ou plus exactement katsugen undo, est à l’origine une pratique développée par le guérisseur, renommée haruchika noguchi (1911 – 1976), comme moyen d’améliorer sa pratique de guérison – nommée noguchi setai. En essence, Noguchi pensait que nous avons tous tendance à garder les excès d’énergie qui empêchent nos systèmes d’auto-équilibrage et d’auto-régulation de fonctionner, affaiblissant nos fonctions physiques, mentales et émotionnelles.
Katsugen undo est un exercice dynamique qui a pour but d’évacuer les stress, détoxiquer le système et amener les énergies du corps dans un équilibre sain, naturel.
Cette technique est actuellement enseignée dans le katsugen kai ou « école de la respiration » – le non-faire de Itsuo Tsuda.
Elle est difficile à expliquer, il faut maîtriser parfaitement le lâcher-prise et se laisser investir par les kamis. Je me souviens d’une démonstration lors d’un sesshin à Malemort, dans la banlieue de Brive, devant une cinquantaine de personnes, où un spectateur particulièrement sensible aux énergies est arrivé en roulant au centre du tatami ; sans le vouloir, il avait expérimenté Reiki Undo. Les enseignants comme Françoise Matha, Bernard Meyrignac, Etienne Lechevalier et Thérèse Huvelin étaient présents et doivent s’en souvenir encore.
Faites l’expérience suivante :
Toujours avec votre témoin en lâcher-prise et les yeux fermés, qu’importe la distance où il se trouve (3 m, 5 m ou même 3 000 km – peu importe), tournez-lui le dos s’il est présent dans la salle, et demandez mentalement à vos kamis de transférer l’énergie du Reiki vers votre témoin. Vous pouvez à ce moment utiliser la respiration subtile, sans forcer.
Dans le Reiki Undo, vous pourrez demander à vos kamis de faire descendre l’énergie Reiki sur vous, puis vous lâchez prise (une belle musique vous aidera, genre La dernière rose d’André Rieu). Attention de ne pas le faire n’importe où : ayez de la place autour de vous pour ne pas vous blesser. Mais je recommande de le faire en présence d’un assistant qui pourra intervenir en cas de besoin.
Rappel : avant de commencer Reiki Undo, il y a une préparation respiratoire.
En conclusion : je parle des trois Ki, je pense qu’il serait mieux de dire qu’il existe au moins trois aspects différents du Ki, mais que le Ki est le même et unique.
Claudy Roux
Maître Reiki Usui & Karuna
roux.claudy47@gmail.com