La Psychothérapie

Dans le dédale de tous les « psy quelque chose », pour bon nombre de patients, il est difficile de s’y retrouver …

Comme dans de nombreux métiers, l’amalgame entre quelques dérives ponctuelles et la majorité de la profession conduit à une suspicion regrettable sur l’ensemble de la corporation.

Aujourd’hui, les psychothérapeutes prennent la parole, pour expliquer leur fonction professionnelle, pour montrer l’importance de leur travail auprès d’une clientèle toujours plus nombreuse, et pour que les dirigeants politiques leur accordent un statut officiel – meilleur garant contre les éventuels charlatans dont on brandit l’existence afin de mettre en garde les patients et ainsi, les tenir à l’écart d’une méthode de soins performante.

La psychothérapie se différencie des autres techniques « psy », parce qu’elle regroupe en son sein plusieurs possibilités d’intervention au niveau du psychisme. Le patient pourra ainsi choisir son thérapeute, en fonction des techniques qu’il emploie.

Dans ce système thérapeutique, nous pouvons citer plusieurs approches :

*les psychothérapies psychanalytiques

*les thérapies psycho-corporelles

*les thérapies cognitives et comportementalistes

*les thérapies systémiques

Dans toutes ces différentes formes de psychothérapie, certains critères restent au centre de l’attention du thérapeute, à savoir :

*l’écoute attentive et respectueuse

*l’accueil du mal-être du patient

*la suspension de tout jugement

*la création d’une alliance thérapeutique pendant la durée des séances

*la cohérence des modalités des techniques employées

Il est de toute évidence que pour satisfaire ces objectifs, le psychothérapeute doit avoir effectué un long travail de recherches intellectuelles et d’études de différentes techniques de soins. Actuellement, certaines écoles sont reconnues par le Rectorat et sous le contrôle pédagogique du Ministère de l’Education Nationale, prouvant ainsi la qualité et le sérieux de l’enseignement diffusé par ces institutions. Certaines sont également affiliées à l’AFFOP, Syndicat des psychothérapeutes.

Pour être validée par une certification, la formation implique au terme de quatre années d’études théoriques et pratiques, la soutenance d’un mémoire devant un jury composé de professionnels déjà installés.

La particularité de cette formation se situe dans le fait qu’elle met l’accent non seulement sur un apprentissage intellectuel et pratique, mais aussi, sur le vécu du psychothérapeute, l’expérience de sa propre souffrance et un travail approfondi sur soi.

Au delà d’un « savoir faire », elle réclame un « savoir être ».

Actuellement, nombre de personnes consultent des psychothérapeutes, pour comprendre leurs propres souffrances, se défaire de troubles comportementaux, sortir enfin de ce cercle vicieux des échecs répétitifs, qu’ils soient d’ordre professionnel, familial, ou affectif, retrouver la joie de vivre et le calme intérieur qui permettent, non plus de survivre mais de vivre, malgré le climat économique et politique empreint de violences et d’inquiétudes.

Dans de nombreux cas de détresse psychique, la psychothérapie permet d’atteindre ce but sans l’assistance de tout l’arsenal des médicaments anti-dépresseurs, dont nous connaissons l’importante consommation en France.

Cette recherche d’épanouissement personnel au sein de tous les milieux socio-économiques, annonce semble-t-il, un profond changement culturel et comportemental de la population. Celle-ci est en demande d’être entendue, écoutée et reconnue dans ses besoins fondamentaux, elle revendique le droit à un équilibre de vie, à retrouver sa dignité et son intégrité d’être humain, autrement qu’en avalant des pilules pour le restant de ses jours.

C’est en cela que le rôle du psychothérapeute est primordial. Sa fonction est d’être à l’écoute du mal-être de ses patients, et de les accompagner pendant le temps nécessaire à leur reconstruction. Tout ce qui est verbalisé, perd de son impact douloureux, contribue à la libération des émotions et au retour à l’équilibre.

 

Il est donc important de trouver un consensus entre les médecins, les différents « psy », et les psychothérapeutes, pour répondre aux attentes de cette nouvelle génération souhaitant une approche globale dans la prise en charge de sa santé. La prise de conscience et l’émergence de cette responsabilité individuelle ne peuvent qu’être salutaires pour la pérennité de notre système de remboursement maladie.

 

Annie Belliot