A plusieurs reprises en quelques jours, j’avais ressenti une envie très ténue de donner de mes nouvelles à un vieil ami, fermier, chez qui j’avais passé, dans mes jeunes années, des vacances inoubliables à travailler lors des moissons. Agé de 75 ans, mon ami, veuf, a retrouvé depuis quelques années une compagne, veuve également … 80 ans mais une jeunesse et une vitalité plus qu’étonnantes. Appelons-les Paul et Paula.
A priori, rien de bien particulier dans cette envie, juste le genre d’appel qu’on a tendance à repousser à plus tard… à bien plus tard, parfois. Pourtant, j’y donne suite et j’envoie une petite lettre à Paul dans laquelle je lui parle, entre autres choses, de mon évolution dans le Reiki, ce qui me laisse comprendre que je ne l’ai plus contacté depuis… beaucoup trop longtemps. Quelques jours plus tard, à ma grande surprise, je reçois un coup de fil de Paula !
Cette situation est assez typique de la manière subtile dont peut se manifester l’intuition, dont vous savez qu’elle se développe très fort par la pratique du Reiki. En fait – praticien de Reiki ou non – tout le monde reçoit des intuitions. Cependant, pas tout le monde les écoute ; parmi ceux qui les écoutent, peu les entendent ; et parmi ceux qui les entendent, peu y donnent suite. Plutôt que d’intuition, il serait plus juste de parler de guidance intérieure. Nos guides de Reiki et autres guides spirituels «arrangent» beaucoup de choses pour nous, la moindre n’étant pas de guider ceux qui en ont besoin et/ou qui sont «prêts» vers les praticiens et les maîtres qui leur conviennent. Même si les «reconstructions» a posteriori, peuvent être qualifiées de faciles puisque toutes les pièces du puzzle sont connues, elles sont selon moi le meilleur moyen de nous faire prendre conscience de la manière feutrée dont fonctionne la guidance et ipso facto de nous apprendre à y être attentifs au moment où elle se manifeste, tout l’art étant de la repérer en temps réel !
Paula me téléphone donc pour m’expliquer qu’elle souffre très fort du «trijumeau»…
Renseignements pris par après auprès d’une source autorisée (histoire d’être tout à fait sûr que le trijumeau n’est pas un tendon du genou gauche !), j’apprends, en gros, que ce nerf passe de l’avant à l’arrière du crâne et commande les muscles du visage. Ceci explique pourquoi Paula souffre de névralgies faciales multiples. Ma démarche d’information est ici de pure curiosité intellectuelle car – hormis le fait d’être sûr de devoir donner du Reiki au moins sur la tête – il ne me sert à rien du point de vue du Reiki, d’en savoir davantage sur le nerf trijumeau. A la limite, le Reiki ne demande aucune connaissance à caractère médical. «Reiki on, Reiki off», répondait simplement Madame Takata en posant ou en retirant les mains, quand on lui demandait comment fonctionne le Reiki !
Plus tard, j’apprendrai que, pendant et après notre communication téléphonique, les douleurs de Paula disparurent ; elles réapparurent seulement le lendemain.
Bien que j’aie lu à maintes reprises que l’état de personnes souffrantes s’était amélioré après un simple coup de fil à un thérapeute Reiki pour demander, par exemple, un soin à distance et alors que celui-ci n’avait encore rien entrepris, j’étais assez sceptique à ce sujet. Aujourd’hui, je constate à mon tour la véracité du phénomène qui est bien sûr loin d’être systématique et dépend probablement davantage du sujet que du thérapeute. D’aucuns diront que cela relève de l’autosuggestion ou d’une sorte d’effet placebo ; pour ma part, j’y vois surtout une très forte volonté de guérir qui ne peut qu’influencer bénéfiquement le processus de guérison, puisque nous savons que c’est en fait : le patient qui s’auto-guérit, de même qu’il avait lui-même généré sa maladie.
Quelques semaines plus tard, je profite d’une visite chez mes parents pour passer voir Paula. Elle habite dans la même région, à une centaine de Km de chez moi. A défaut de mieux, je lui donne une quinzaine de minutes de Reiki sur la tête.
Cette pratique n’est pas très orthodoxe. Il ne s’agit probablement pas ici d’une cause mécanique ; il conviendrait donc de donner un traitement complet et de plus, vu l’importance du traumatisme, en 4 séances consécutives ou rapprochées. Ce n’est pas possible compte tenu de l’aspect distance et je décide donc de m’adapter aux circonstances. Une quinzaine de minutes de Reiki sur la tête seront probablement tout à fait insuffisantes, mais ce sera tout de même mieux que rien. En fait, j’espère que cette insuffisance sera compensée par une demande à mes guides d’y «mettre le paquet» et par la motivation à guérir de Paula qui, depuis notre premier contact, n’a pas cessé de me répéter «j’ai confiance, j’ai confiance». Très bien pour ce qui est de la motivation à guérir mais difficile à gérer pour le praticien. Pourquoi ? En proclamant ses attentes avec autant d’insistance, la personne met, sans s’en rendre compte, la pression sur le thérapeute. Pour ne pas la décevoir, celui-ci risque fort de s’investir dans le soin au niveau de sa volonté en cherchant inconsciemment à atteindre un résultat bénéfique. Or, vous le savez, l’attitude correcte est d’être un simple canal, un bambou creux, par où le Reiki peut passer avec un débit maximum. Le Reiki se donne avec le cœur, pas avec le mental et moins encore avec la volonté. Il importe en toutes circonstances d’être dans la «présence juste» et de ne pas interférer dans le soin.
Avec force détails, Paula me montre le médicament que lui a prescrit un des spécialistes ou médecins qu’elle a consultés. C’est le seul médicament qui existe pour ce genre d’affection. Il est peut-être bien efficace pour le trijumeau mais la littérature décrit une foule d’effets secondaires plus désagréables les uns que les autres. Paula les cumule tous et a donc dû cesser de prendre son médicament. Avant de quitter, machinalement, je déchire le couvercle de la boîte pour l’emporter avec moi.
«Machinalement», je devrais plutôt dire «intuitivement». Avant de venir j’avais déjà eu l’intuition claire que, vu l’éloignement, il serait intéressant de donner du Reiki sur les médicaments, à distance dans le cas présent. Le fait d’avoir emporté dans un mouvement intuitif le morceau de carton me donne à comprendre que je dois le mettre dans ma grille de Reiki. Il recevra ainsi du Reiki 24h/24.
Voici pour suivre un extrait, commenté, de la lettre que Paul m’a envoyée quelques semaines plus tard …
Mon cher Etienne,
« C’est avec grand plaisir que je t’envoie ces photos qui m’ont fait revivre beaucoup de souvenirs. Tu verras (ça ne presse pas !) que, plus on avance, plus on se souvient davantage du passé que du présent. »
Paul fait ici allusion à une proposition que j’avais faite lors de notre première conversation téléphonique, à savoir d’envoyer du Reiki à distance à Paula avec une photo comme support (rien à voir avec les photos que nous avons faites pour matérialiser nos retrouvailles et qu’il m’envoie en annexe). Il a donc oublié de m’envoyer la photo-support mais peut-être… son inconscient l’a t’il aidé à oublier parce qu’il n’y croyait pas, tout simplement.
« Je tiens aussi à te dire que ma compagne Paula, eh bien, je la considère comme guérie grâce à toi. »
Ici, Paul a à la fois tort et raison. Aucun thérapeute n’a jamais guéri et ne guérira jamais personne. On ne le dira jamais assez : c’est la personne elle-même qui s’auto-guérit avec l’aide du Reiki que lui transmet un thérapeute. Donc, ce «grâce à toi» serait correct dans la mesure où il porterait sur le fait que j’ai consacré mon temps et mes compétences à la personne souffrante. Rien de plus.
« Tu vas croire que je suis sceptique à propos du Reiki, mais j’explique cela par la suggestion. »
A nouveau, correct et faux à la fois. L’autosuggestion peut effectivement générer la guérison – tout autant que la maladie d’ailleurs – mais, dans le Reiki, il serait plus juste de dire que c’est le choix conscient de guérir, dans le chef de la personne souffrante, qui détermine l’issue du soin.
« Et puis, il y encore beaucoup de choses que la science n’explique pas et n’expliquera jamais. »
Là, nous sommes tout à fait d’accord ; cette guérison est un petit défi à la science. Celle-ci doit reconnaître et accepter ses limites, tout comme le Reiki ou d’autres thérapies doivent pouvoir reconnaître et accepter les leurs. Par conséquent, plutôt que de parler de médecine «alternative», ce qui implique une notion de rejet ou d’exclusion, la science devrait examiner le concept de «médecine complémentaire» avec tout ce qu’il implique d’inclusif. Quant au Reiki, rappelons qu’il refuse déontologiquement de se substituer à la médecine classique, même s’il est prouvé qu’il peut en optimiser les effets. Le praticien de Reiki se doit donc, non seulement de ne poser aucun diagnostic, de ne faire aucune prescription, mais même d’encourager son patient à entreprendre toutes les démarches classiques que commande le bon sens médical.
« En tout cas, elle n’a plus eu mal et espace ses médicaments, qui ne la dérangent plus. »
Petit mot en annexe de Paula : « Grâce à vous, je vais beaucoup mieux ; je dois encore vous remercier et j’espère… »
Compte tenu de ce qui précède, vous avez certainement compris que c’est elle-même que cette brave dame doit remercier.
PS : aux dernières nouvelles, Paula ne prend plus le moindre médicament et a complètement oublié l’existence de son nerf trijumeau.
Etienne Saintelet,
Maître Reiki, Belgique