Gyoo hage me : le 4e des Gokai
Juste pour aujourd’hui, je vis ma vie honnêtement, je suis honnête avec moi-même
– par Marie-Aimé Quadrio –
Ce 4e Idéal est celui qui est pour moi le plus associé au niveau III de Reiki, car ce niveau s’adresse plus particulièrement à la conscience et contribue à réactiver la mémoire de notre choix primordial. Il me semble en effet qu’être honnête avec soi-même, c’est pouvoir se regarder le plus possible en vérité, mettre en conscience des schémas, idées et comportements inconscients… et être le plus possible aligné/e sur notre chemin de vie.
J’ai passé mon 1er niveau III il y a des années, les Gokkai n’étaient pas particulièrement abordés et je n’ai pas spontanément fait de chemin sur ce sujet.
Lorsque j’ai repassé mon niveau III avec Nita, j’ai lu le manuel a posteriori où était écrit que je venais de dire le plus grand « oui » de ma vie ! en permettant à l’énergie Reiki de m’aider à vivre cette transformation profonde sur mon chemin de vie. Toutefois, comme ce « oui » n’avait pas été conscient, j’ai refait le niveau III une 3e fois (puis une 4e pour le plaisir). Après ces stages de « oui » conscient, une magnifique plante appelée « Honesty » s’est invitée sur mon balcon. De plus, les clients/es reçus/es pendant de cette période m’ont spontanément parlé de leur vision de l’honnêteté, d’être en accord avec leurs propres valeurs, allant jusqu’à m’envoyer des pages manuscrites sur le sujet. Lettres que je conserve précieusement car je suis touchée par la délicatesse du geste (j’aime le papier, j’aime ce recul pris pour écrire avec un stylo, j’aime ce moment de découvrir une enveloppe dans ma boîte aux lettres…).
À l’époque, le 4e Gokai a été pour moi intimement lié aux schémas inconscients, notamment les douze schémas d’inadaptation de Young, qui agissent à notre insu et nous poussent à répéter des comportements inadaptés.
Un schéma est une croyance profonde sur nous-même, acquise dans la plus tendre enfance et qui influence toute notre vie, par exemple, si nous avons été critiqué ou sur-protégé ou rejeté, etc. Selon E. Young, il existe douze schémas : carence affective, abandon, méfiance, dépendance, exclusion, échec, imperfection, exigence élevée, etc.
Ainsi, le schéma imperfection nous fait vivre la sensation d’être imparfait, indigne, jamais assez bien. Enfant, la moindre de nos lacunes attirait des critiques. Adulte, nous parvenons difficilement à croire que nous sommes suffisamment bien pour être appréciés. Nous anticipons le rejet. L’amour peut nous faire peur…
Nous avons toutes et tous des schémas et comportements dont on croit qu’ils font partie de nous et qui influencent notre façon de penser et d’agir à notre insu. On pense qu’ils sont une qualité intrinsèque de nous-même, qu’ils font partie de notre identité : le schéma d’imperfection me fait croire que je SUIS indigne et cela m’empêche d’imaginer de belles relations. Mais cela n’est pas vrai et me détourne de qui je suis vraiment ! C’est pourquoi les professionnels de la psychologie estiment que les schémas sont si difficiles à enrayer malgré toute la souffrance qu’ils apportent. Comment agir sur ce niveau de schémas si profonds ? Comment retrouver QUI NOUS SOMMES VRAIMENT ? Comment avoir le courage d’incarner le meilleur de nous et d’aller à la rencontrer de ces parties qui attirent des expériences non désirées, non harmonieuses ?
Chacun trouvera son chemin, son accompagnement le plus approprié. Le symbole du Maître, son Kotodama et le 4e Idéal du Reiki peuvent nous y aider.
Aujourd’hui, c’est à mon tour d’enseigner sur ce sujet. Et, j’associe à ce jour le 4e Gokai au 4e accord Toltèque « Faites de votre mieux », tel que présenté par Don Miguel Ruiz dans son livre[1]. Ces deux principes, bien que provenant de cultures et de contextes différents, offrent des points de convergence étonnants sur la manière de vivre de manière harmonieuse et alignée avec soi-même et les autres.
Le 4e accord Toltèque « Faire de son mieux, ni plus, ni moins » est une invitation à agir en toute circonstance avec la meilleure intention possible, tout en reconnaissant que « faire de son mieux » peut varier en fonction des situations, des émotions, et de l’état physique ou mental dans lequel on se trouve. Cet accord toltèque parle de se libérer de nos attentes de perfection qui peuvent nous paralyser. Il nous invite à ne pas se juger sévèrement, à éviter nous critiquer si notre action n’est pas à la hauteur de notre idéal de perfection. Il nous invite à explorer notre « mieux minimal » : c’est-à-dire quel est le petit pas que je peux faire, avec courage afin d’éviter la paralysie et la procrastination. Il nous invite sur l’autre extrémité à respecter notre « mieux maximal » et éviter le burn-out, l’oubli de soi, le sacrifice aux dépens de son épanouissement.
Pour d’autres personnes, cet accord et ce 4e Idéal peuvent interpeller sur d’autres aspects : s’appliquer, prendre soin de ce que l’on fait, donner une valeur à tous nos gestes, être sincère dans son travail, trouver de la satisfaction (voire de la magie) dans le quotidien, être dans l’INSTANT PRÉSENT, savoir dire non, etc.
C’est pour cela que lorsque j’aborde les Gokai en stage, je le fais sous forme d’atelier où chacun est invité à réfléchir sur ce que chaque idéal signifie pour elle/lui, le travail en petit groupe et le partage ensuite avec l’ensemble des stagiaires.
C’est un format que je trouve personnellement intéressant (mais qui peut être accueilli de façons diverses par les stagiaires, parfois déconcertés par l’absence de cadre/de guide précis).
Pourquoi je trouve ce format intéressant ?
Parce qu’il n’induit pas un sens, une signification qui m’est propre et laisse la possibilité d’adapter le message à chaque stagiaire, parce qu’il nécessite un écrit, une réflexion qui est un point de départ. J’aime penser que ce moment, ces quelques mots seront perçus comme un cadeau, une trace qui marquera en conscience le début d’un chemin sur les Gokai (les Cinq Idéaux). J’aime penser qu’un beau carnet continuera ensuite à la maison à recueillir les réflexions, les évolutions personnelles sur ces sujets.
Et amener à la conscience le chemin parcouru.
Marie-Aimé Quadrio
prune04@hotmail.com
[1] Les Quatre Accords Toltèques