DKM et le symbolisme

En lisant ce magnifique numéro spécial consacré au symbole DKM, un certain nombre de questions et d’interrogations suscitaient mon attention et ce n’est pas le moindre de ses mérites. Pour en citer quelques-unes : peut-on approcher un symbole avec des mots qui sont aussi des symboles ? L’énergie que le symbole recouvre est-il accessible autrement qu’en connaissance directe avec des représentations qui passent par nos sens ? Comment retrouver l’unicité du Reiki à travers les symboles que nous utilisons : DKM et les autres ? Comment relier les symboles du Reiki à l’être humain et à ses structures ?

Le développement qui va suivre ne prétend pas apporter des réponses à ce questionnement mais seulement inciter à une réflexion en utilisant ce numéro spécial comme tremplin.

Martin Muller a écrit dans un avant-propos : « le langage est un moyen de communication plus particulièrement adapté au monde sensoriel et au conscient qui s’y rapporte. Plus l’on s’en écarte, plus les mots deviennent relatifs, pour n’être bientôt plus que des approximations plus ou moins heureuses ou encore des symboles qui éveillent des significations différentes selon le plan sur lequel ils sont compris ». Voici le défi auquel se sont confrontés les auteurs des articles pour écrire au sujet du symbole DKM. Les auteurs, pratiquants chevronnés et éclairés emplis d’une sagesse Reiki, ont réussi à surpasser cette limitation en relatant leur vécu ou en décrivant leurs recherches savantes, à la fois étymologiques et linguistiques, pour aller au plus près de la signification originelle du symbole.

Martin Muller a encore écrit dans le même avant-propos : « L’analyse est un artifice permettant d’isoler un élément de son milieu, ou de son jeu dans le temps et l’espace. Elle est nécessaire pour la compréhension de principes, mais trop souvent fait perdre de vue les interrelations du jeu réel et leur simultanéité ». Si bien que ces mêmes auteurs ont été confrontés à un autre défi : celui de parler d’un élément essentiel dans la pratique du Reiki sans oublier qu’il fait partie intégrante et intégrée d’un tout Reiki. Il est possible de percevoir, dans l’imprégnation profonde de chaque article, le souci de les faire transpirer Reiki.

Pour continuer avec Martin Muller : « Le conscient est habitué à un mode à trois dimensions ; la plupart du temps, la représentation imagée des concepts n’en utilise que deux ». C’est peut-être là que réside la plus grande difficulté, car pour communiquer sur un symbole, il est nécessaire de solliciter bien plus que deux ou trois dimensions et une conscience élargie qu’il n’est pas aisée à transcrire. C’est sûrement la raison première de la transmission par initiation et de son intégration progressive au fur et à mesure que les résonances et structures adaptées s’installent. Plusieurs auteurs ont partagé avec nous ce cheminement.

Après l’analyse, pour aller vers une synthèse, il apparaît logique de replacer DKM dans les espaces qui l’incluent : Reiki et être humain. Pour apporter une contribution et évoquer différents plans de conscience de l’être humain dont nous avons parfois quelques lueurs intuitives, faisons référence à certaines traditions qui distinguent un plan monadique le plus élevé, puis en allant progressivement vers une concrétisation, le plan atmique, le plan bouddhique, le plan manasique au cœur duquel se niche l’âme, le plan mental (à ne pas confondre avec l’intellect), le plan émotionnel, le plan éthéro-physique. Ces trois derniers sont les composants de la personnalité. Le canal Reiki sert et s’ouvre dans tous ces plans.

Comment replacer le symbole dans ce schéma ? Le symbole est mouvement d’énergie qui est sous-jacent à sa forme. La forme est là pour l’incarner et l’ancrer jusqu’au niveau concret, pour permettre à partir de là d’aller vers ce qui est sous-jacent. En ce sens, le symbole crée pour le pratiquant un chemin de retour vers une origine Reiki. Ainsi, DKM pourrait symboliser le mouvement permis par l’expression Reiki à partir du plan monadique dirigé et intéressant tous les plans jusqu’aux plus concrets. Dans ce contexte, les symboles Reiki sont un moyen de se relier à l’énergie Reiki qui s’exprime de façon adaptée dans les différents plans de l’être humain. Cette façon d’appréhender le symbole permet de retrouver toute l’unité et l’unicité du mouvement Reiki en relation avec l’être humain.

Il est alors possible de mieux comprendre la nécessité d’une initiation correctement exécutée, pour ancrer au plus haut et au plan voulu le canal qui permettra d’exprimer l’énergie sous-jacente au symbole concerné. L’initiation ouvrira pour DKM, à partir de plan supérieur au plan monadique, le canal Reiki qui permettra une installation et une compétence là où elles doivent être, c’est-à-dire à partir du plan monadique irradiant vers tous les plans sous-jacents. Nous pouvons noter que, dans l’initiation, l’ouverture vers les plans supérieurs nécessite l’utilisation d’une énergie qui a des références au-delà des plans de l’être humain et un autre symbolisme que DKM. L’initiation confère une connaissance directe immédiate qui devient une évidence sur tous les domaines de conscience, quand toutes les structures rendant possible les résonances sont construites. Certains auteurs de ce numéro spécial nous l’ont laissé entrevoir.

Nous ne pouvons pas conclure cette courte réflexion sans avoir une pensée spéciale, elle aussi, pour Nita Mocanu, qui a eu cette splendide initiative qui interpelle notre esprit. Elle nous a permis de percevoir, à travers l’expression de chacun des auteurs, une présence qui doit certainement beaucoup au Reiki. Il nous faut aussi saluer l’énergie mise en jeu pour qu’un tel projet aboutisse et se concrétise. Permets-nous, Nita, simplement d’être ici, avec toi, dans un même élan de Cœur et d’Esprit.


Michel Barrière

Michel Barrière, Maître Reiki dans plusieurs systèmes, chercheur infatigable, penseur généreux, étudiant spirituel de toute une vie, apprécie grandement l’aide apportée par la pratique du Reiki pour approfondir la connaissance de l’être humain à tous les niveaux et pour pouvoir contribuer à son évolution et à son bien-être selon les lois et principes qui le conditionnent.

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