La colère est la conséquence automatique de la préoccupation et les deux ont la même cause : notre désir de contrôler tout ce qui se passe autour de nous. Même si l’on pouvait dire que ce désir est légitime, nous aurions déjà remarqué qu’il nous est impossible de tout contrôler. Et parfois, il vaut mieux que nous ne puissions pas le faire, n’est pas ?
Le mécanisme habituel est le suivant : nous sommes en train de perdre le contrôle d’une situation donnée – nous commençons à nous préoccuper – nous nous mettons en colère. Plus nous nous préoccupons, plus il y a des chances que des schémas inconscients précédant la colère s’activent (des complexes d’infériorité, des peurs, des anciennes souffrances émotionnelles) et ils seront renforcés par des idées véhiculées par certains médias, films, etc. (celui qui frappe le premier gagne, la meilleure défense c’est l’attaque, courir c’est lâche, et un très long etc.).
En tant que praticien de Reiki, nous avons appris lors du 1er degré que « juste pour aujourd’hui on ne se met pas en colère ». D’accord. Combien de personnes connaissez-vous autour de vous qui ne se mettent jamais en colère ? Après toutes ces années de Reiki… ?!
La colère est une émotion destructrice, qui n’apporte jamais rien de positif, nous savons cela déjà. Et étant donné que nous faisons partie probablement de ceux qui se mettent de temps en temps en colère, au moins que l’on comprenne de quoi il s’agit pour réagir aussi correctement que possible.
Pour mieux comprendre quel est l’effet de la colère sur nous, imaginez la situation suivante : vous êtes en vacances dans une maison en pleine nature dans un endroit tellement beau et calme. Tout est serein et vous êtes vraiment bien quand soudain, en un rien de temps, il y a une terrible tempête qui arrive de nulle part.
Que fait-on ? On ferme tout de suite les fenêtres, les portes, les volets pour que la tempête n’entre pas dans la maison. Mais… personne ne dit qu’il faut les fermer quand une tempête arrive, alors pourquoi le fait-on ? Parce que si on laissait tout ouvert, la tempête mettrait la pagaille totale dans la maison, bien sûr.
Pourtant, c’est exactement la même chose (et pire encore) qui se produit quand nous permettons que la tempête/colère entre dans notre maison/corps, mais nous ne fermons ni les fenêtres, ni les portes, ni les volets. Nous lui permettons d’y entrer !
La question est comment l’en empêcher, comment l’empêcher de nous affecter ?
Il ne s’agit pas de serrer les dents et d’avaler cette colère et la stocker.
Une colère refoulée et stockée va nous aider à nous créer des ulcères et des tumeurs. Nous ne voulons pas de cela.
Quelle est la solution ?
Tout simplement dès le premier instant quand nous sentons que la colère commence à monter, et que l’on est encore suffisamment lucide, de se dire : Je suis sur le point de me mettre en colère. Reconnaître l’état dans lequel nous nous trouvons va faire que la tempête perdra la moitié de sa force ; elle sera peut-être toujours présente mais beaucoup moins forte.
Quand on voit que malgré tout la tension continue à monter, le plus sensé à faire est d’abandonner le sujet, la situation ou le lieu, sortir et se manifester ailleurs. Car si on continue il y aura toujours une personne ou une situation qui va nous aider à amplifier encore plus notre colère, notre ego sera présent aussi (bien sûr !) et… ce sera trop tard.
Manifester sa colère ailleurs veut dire marcher, courir, sauter, se rouler par terre, crier, dire n’importe quoi, taper sur un coussin (on se sent ridicule mais ça marche), etc. N’importe quelle sera l’activité, elle nous aidera à nous défouler, et nous libérer de la colère. Et il s’agit justement de cela : se libérer.
Grâce à cette libération, nous ne déverserons pas notre agressivité et violence sur les personnes les plus proches, que nous aimons et qui ne méritent pas notre colère non plus.
Peu à peu, en se libérant de plus en plus de la préoccupation et de la colère, on atteindra un état de sérénité qui va nous aider à comprendre et à changer encore plus.
Nous comprendrons que notre colère a des conséquences bien plus importantes que juste sur le moment respectif. Nous comprendrons que cette énergie très forte va se comporter comme toute forme d’énergie : elle va attirer d’autres concentrations d’énergie de colère, donc des personnes et situations qui nous aideront à entretenir un état de colère, de mécontentement, sans savoir très bien pourquoi.
Aussi, notre colère va alimenter les réserves subtiles de colère, ce qu’on appelle l’égrégore de colère, d’agressivité, de violence. En le faisant, nous devenons acteurs, responsables, de toute la colère et l’agressivité dans le monde, puisque les « grands méchants » d’aujourd’hui se nourrissent eux-mêmes et leurs nations aussi de ce même égrégore de violence !
Le message de Mikao Usui a été très simple, mais il est tellement sage. En prenant soin de soi-même, en se débarrassant de tous ces comportements qui nous font du mal, pas seulement que nous nous aidons à nous-mêmes à avoir une vie meilleure. Nous aidons en même temps les gens qui nous entourent et nous aidons aussi d’une façon indirecte tous nos semblables.
Et en atteignant cet état de sérénité de plus en plus stable, nous ne nous mettrons plus en colère non pas parce qu’il faut obéir à une règle, mais tout simplement parce que nous ne trouverons plus de raison de le faire !
Nita