Les Chroniques de Michel
Reiki, lois, liberté et responsabilité
– par Michel Barrière –
Liberté sonne aux oreilles de l’homme comme une affirmation d’un droit qui lui semble inné. La république d’une nation en a même fait un de ses principes. Cependant, en y réfléchissant, il apparaît que l’homme incarné ne dispose que d’un certain degré de liberté. La limitation tient à un certain nombre de lois qui gouvernent notre nature, notre environnement jusqu’à l’univers, et donc l’homme comme partie de ce plus grand ensemble.
Bien sûr il y a les lois de la société que l’homme a édictées et qui gèrent la vie communautaire. Certes il peut les enfreindre avec toutes les conséquences qu’il doit assumer. C’est déjà une restriction notable au principe de liberté.
La science physique nous a révélé un certain nombre de lois que nous qualifierons d’opératives. Nous pouvons pour certaines s’en affranchir avec une dépense d’énergie considérable. Par exemple les lois de la gravité nous lient à la Terre. Pour y échapper, il faut un effort considérable qui mobilise des moyens importants qui ont des limites. La liberté ici n’est ni spontanée, ni gratuite.
Au-dessus il y a les lois déterminées et parfois moins explicitées que nous imposent notre conscience et qui peuvent varier d’un individu à l’autre. Mais elles sont puissantes et façonnent notre mode d’existence. Peut-on dire que nous sommes libres avec elles ? Il suffit de nous observer pour dire que non.
Et bien au-delà, il y a les lois que nous appellerons cosmiques pour inclure toutes les lois que nous ne maîtrisons pas, dont certaines nous sont inconnues. Il est évident que ces lois façonnent l’être humain, même si nous n’en avons qu’une connaissance partielle ou parfois pas du tout. Ainsi, pour prendre des exemples proches, que savons-nous du dessein et des lois qui maintiennent le système galactique, le système solaire et même le système terrestre qui tous nous incluent ? En vérité, bien peu de choses. Dans ce contexte, pouvons-nous affirmer une liberté par rapport au trajet terrestre, solaire ou galactique ?
L’homme se situe entre des règnes dits inférieurs : règne animal, règne végétal, règne minéral et des règnes dits supérieurs que certains qualifient de spirituels. Cependant, dans ce contexte, les termes supérieur et inférieur n’incluent aucun jugement de valeur car tous les règnes ont leur importance et leur raison d’être. Toutes les traditions donnent à l’être humain le rôle d’intermédiaire et de transmetteur entre les règnes dits supérieurs et ceux dits inférieurs. Dans ce rôle et cette disposition, le principe de liberté laisse la place au principe de responsabilité. Et là, il faut entendre donner la réponse adaptée au moment opportun. Avons-nous choisi notre place en aliénant notre liberté et pouvons-nous refuser notre rôle et notre responsabilité en maintenant notre position d’être ?
Le domaine de l’activité humaine de la politique peut illustrer que la liberté est illusoire et que la responsabilité n’est pas toujours exercée. Les hommes choisissent ou laissent s’installer des représentants selon des systèmes variés plus ou moins consentis pour gérer la gestion de la société et son orientation. Dans les systèmes les plus ouverts, nous avons semble-t-il la liberté d’un choix. Cependant, pouvons-nous dire que cette délégation nous représente et qu’elle correspond à notre responsabilité d’être ? Est-ce un choix libre et voulu par l’être humain ? L’observation de l’histoire et de ce qui se passe en ce moment montre que c’est rarement le cas. Ainsi, nous aliénons notre liberté un peu plus en n’endossant pas notre responsabilité, qui est d’être en coopération au plus près de l’action selon les principes d’être. La responsabilité assumée donne des degrés de liberté selon les lois qui gouvernent nos dispositions d’être. Ainsi notre identification consciente dans le mouvement politique peut faire naître et apparaître bien des facettes souhaitables pour le bien-être du règne humain et de ceux avec lesquels il est en relation. Une autre vue des degrés de liberté pourrait survenir.
Il est un autre domaine qui est celui de la paix qui souffre lui aussi d’une mauvaise appréciation de la liberté et de la responsabilité. Il a été démontré dans une publication de 1988 du Journal de résolution des conflits (Journal of conflicts resolution) qu’un nombre de personnes égal à la racine carrée de un pour cent d’une population pouvait apaiser les conflits qui l’animent. En effet, si on considère la population mondiale de sept milliards d’individus approximativement, il suffirait de 8 367 personnes bien coordonnées pour être efficaces. Si maintenant nous choisissons la population française d’à peu près soixante dix millions d’individus, 837 personnes seraient suffisantes. Malgré tous les efforts méritoires qui sont entrepris çà et là et qui mobilisent à coup sûr beaucoup plus de personnes que les nombres cités plus haut, pourquoi si peu d’effets sont-ils observés ? Ce serait prétentieux de vouloir donner une réponse définitive. Cependant la répartition entre la liberté et la responsabilité paraît mal proportionnée. De plus, l’identification dans la relation entre les humains semble insuffisante quand elle n’est pas absente. Il s’ensuit un manque de coordination et de suivi.
Nous pourrions envisager beaucoup d’autres domaines de l’activité humaine et montrer que ce difficile équilibre entre liberté et responsabilité est loin d’être complètement réalisé. Alors est-ce une cause perdue ? Bien sûr que non, tant il faut espérer en l’être humain. Si nous pensons à une noble activité comme la pratique du Reiki, nous y trouvons un juste équilibre entre la liberté et la responsabilité. L’être humain y joue son rôle d’intermédiaire pleinement à la seule condition qu’il y mette sa présence. Cette pratique peut être un exemple pour une attitude à adopter dans bien des situations. Dans son mouvement, le Reiki peut être élevé au titre de voie à suivre pour trouver notre place dans le Tout et son trajet qui nous apparaît Cosmique et Universel. Ainsi le Reiki dans sa pratique nous conduit vers le mouvement d’Être qui nous inclut dans le Tout en assumant notre responsabilité et le degré de liberté qui nous est alloué dans ce cheminement.