A propos du quantique
– par Michel Barrière –
Le mot quantique est devenu à la mode. Beaucoup d’activités sont maintenant associées avec la qualification quantique. Il semble cependant que des propriétés fantaisistes sont introduites en contrebande dans le panthéon des choses possibles sous couvert de jargon quantique.
La théorie scientifique quantique fournit une description de la nature avec un immense pouvoir prédictif et explicatif couvrant une vaste gamme de phénomènes depuis le comportement des atomes jusqu’au fonctionnement des étoiles.
L’historique nous apprend que le terme quantum a été introduit en 1900 par Max Planck quand il a postulé que la lumière était émise par petites quantités d’énergie qu’il nommait quanta. Le mot lui-même définit une quantité discontinue. Ce n’est qu’en 1926 que les quanta de lumière ont été baptisés photons.
Cette nouvelle théorie a réuni au début du siècle dernier des savants prestigieux comme Planck, Einstein, Rutherford, Bohr, De Broglie, Heisenberg, Pauli, Schrödinger, Dirac.
En 1912, Bohr propose sa théorie de l’atome. Comparable au système solaire, le noyau est au centre entouré d’électrons. Les électrons circulent sur des orbites bien établies. Ces orbites particulières sont dites quantifiées. Quand l’électron saute d’une orbite extérieure à une orbite intérieure cela s’accompagne d’une émission de lumière (photons).
Un grand pas sera fait par Heisenberg dans son approche d’une théorie de la nature qui prévoit les valeurs des quantités qui peuvent être comparées à des résultats expérimentaux. Si bien que les théories scientifiques diffèrent des questions d’opinion et de croyance et comme disait Huxley « la science est du bon sens organisé où mainte belle théorie a été mise à mort par un vilain fait ».
De nos jours Richard Feyman dit « les particules subatomiques ne se comportent pas comme des ondes, ni comme des particules, ni comme des nuages, ni comme des boules de billards, ni comme des masses attachées à des ressorts, ni comme quoi que ce soit que vous ayez déjà vu ».
Heisenberg a proposé son principe d’incertitude qui dit que l’on ne peut pas connaître la position et le mouvement d’une particule en même temps. Si bien qu’une particule quantique désignerait une particule ponctuelle étalée dans l’espace. Voilà un paradoxe difficile à se représenter. Et Feyman a encore dit » je pense encore pouvoir affirmer sans risque que nul ne comprend la théorie quantique ».
Les tenants de la « thérapie quantique » disent que leur approche est basée sur l’utilisation des quanta de lumière pour la restauration et la régénération des individus. Il est dit que la thérapie quantique emploie tous les types de radiations biologiquement compatibles pour rétablir la cohérence de l’information altérée par la maladie. Ce sont des propositions généreuses et engageantes. Cependant quand on compare ces affirmations avec les propos de Feyman on peut être juste un peu dubitatif tout en gardant notre esprit totalement ouvert à toutes possibilités.
D’ailleurs une phrase revient dans la pensée des théoriciens quantiques « tout ce qui peut arriver arrive ». Peut-être ne faut-il pas la modifier pour lui faire dire « tout ce que nous désirons arrive » ?
Et alors le Reiki ? Il semble différer des thérapies quantiques car dans son essence même il ne se base pas sur une discontinuité associée aux quanta mais plutôt sur la continuité d’une énergie universelle dont nous n’avons certes pas la maîtrise, mais dont nous sommes les intermédiaires et les serviteurs. Si bien qu’associer le Reiki et quantique me paraît inexact et inadapté, de même que l’idée de classer le Reiki dans les thérapies quantiques. En effet le Reiki prend sa source bien au-delà du monde manifesté que prétend à juste titre comprendre et expliquer la théorie quantique. Étant dans la continuité il est vain de vouloir le corseter dans un moule qui lui donnerait un aspect bien trop partiel.
Michel Barrière
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