Nous avons vu dans la première partie de cet article (voir numéro antérieur) que s’il est relativement aisé de libérer la pensée en s’individualisant sur tous les secteurs de vie, il est beaucoup plus ardu de se libérer des blessures affectives liées au passé. La conscience peut saisir le pourquoi des épreuves, mais l’empreinte semble inscrite à jamais en soi. Preuve en est, la réouverture systématique de la plaie, lorsque la situation relationnelle extérieure réactualise l’expérience d’autrefois (abandon, non-respect, insécurité, deuil…)
Le cœur se ferme et l’expression de la souffrance passe par toutes sortes de comportements inauthentiques (car coupés de la source divine) ou infantiles (car coupés de l’adulte responsable et aimant qui prend soin de l’enfant blessé). Suivant le tempérament de base de chacun, refoulement ou expression des émotions et/ou pensée agitée qui tente de trouver une solution rapide à ce mal confort :
1) La fuite : j’oublie, je mets de côté ce souci et passe à autre chose en m’activant dans le monde extérieur. Nous avons tant de choses à faire dans notre vie quotidienne…
2) Le reniement : je nie cette difficulté et rejette la faute sur autrui. « C’est pas moi qui ai commencé, c’est lui ! »
3) La soumission : je reste scotchée à mon mal être et me replie sur moi-même en attendant « mon sauveur ».
N’avons-nous jamais l’impression d’être prisonnier d’un moyen d’expression favori, toujours identique ? C’est peut-être pourquoi nos proches semblent nous connaître ? Nous sommes prisonniers d’un égo sans surprise qui cache notre Lumière, notre véritable identité, non pleinement révélée à ce jour. Si je ne connais pas encore le réel potentiel de mon étincelle divine, qui peut la connaître ? « Connais toi, toi-même » !
Comprenons que si ma quête de vérité et d’ouverture du cœur est sincère, il m’appartient de mettre en action des forces de guérison : personne ne viendra à mon secours, à part mon moi supérieur ou être éternel. Celui qui m’a blessé, a son libre arbitre. Il peut ne jamais me donner réparation de l’outrage reçu. S’en est-il au moins rendu compte ? S’en souvient-il encore ?
Le pardon me semble l’acte guérisseur par excellence. Je manifeste ainsi de l’intérieur à l’extérieur la sagesse et la noblesse de mon être spirituel (empli « d’esprit de vie »). Ce désir de pardon lève le courage en moi. Le courage est une des 12 qualités du centre cardiaque et non la moindre.
Au vu de mon expérience personnelle, il y a deux temps forts pour la pratique du pardon :
– Se pardonner à soi-même afin de sortir de la culpabilité
– Pardonner à celui ou à celle qui a appuyé sur un dysfonctionnement personnel, dont je n’avais peut-être pas conscience.
La culpabilité – Qu’est-ce que la culpabilité ?
Se sentir coupable signifie être coupé, divisé entre notre part de Bien et notre égo, notre partie sombre. On peut dire aussi que : « Je ne me sens pas en phase avec mon juste chemin » ou bien « Je perçois confusément que je n’ai pas fait ce que j’aurai dû faire ».
L’être humain est bon à l’origine. Il porte dans son cœur l’amour du Divin. Toute transgression à cette sensation d’harmonie le rend mal à l’aise, voire malheureux.
J’ai souvent remarqué que l’émotion de base qui sous-tend cet état de culpabilité est la honte. Ce sentiment est difficile à percevoir en soi, car il est fugace, insaisissable, vague et sournois. Comme toute émotion, elle peut être maîtrisée. Hélas, l’égo se lève bien souvent avec orgueil et empêche la remise en question en toute simplicité : « Pourquoi me suis-je attirée cette épreuve ou ce miroir ? ».
Honte + Orgueil = Culpabilité
Que faire pour sortir de cette prison ?
Faire le deuil, c’est devenir responsable
Lorsque mon courage me permet de regarder en face le problème, sans tricher avec moi-même, je me mets en mesure de faire des deuils (ou renoncements, voire sacrifices, qui seront de petits morts de l’orgueil/égo, donc purification du corps émotionnel). Je deviens responsable et mets en place des actions « de bien » qui vont me réhabiliter à mes yeux :
Ø Je cesse d’incriminer celui qui m’a blessé,
Ø J’arrête de chercher à me défaire de mon fardeau,
Ø J’arrête de mentir, ou de déguiser la vérité,
Ø Je repère le mal que je me suis fait et que j’ai fait, sans minimiser, mais sans en prendre trop non plus,
Ø Je cesse de m’auto punir, voire de me détruire,
Ø J’accepte que je porte une part d’ombre en moi, mais aussi une grande part de lumière et d’amour,
Ø Je fais preuve d’humilité,
Ø Je refuse de me laisser prendre en charge,
Ø Je cesse de vouloir changer l’autre… (cette liste n’est pas exhaustive)
Le pardon à soi-même et le repentir
Lorsque je retrouve ma dignité intérieure, je suis prête pour l’étape suivante qui n’est pas la plus aisée, car « il n’y a pas pire bourreau que moi-même ». C’est pourquoi le pardon à moi-même ne peut s’adresser à ma partie psychique (ou personnalité manipulée par l’égo). Il s’adresse à mon être supérieur, au créateur céleste (chacun y mettra le nom qu’il voudra, suivant sa foi).
Plus je demande humblement, sincèrement, très très régulièrement, l’aide à « plus haut que moi », plus j’établis une relation intime avec le sacré en moi et un jour, un petit miracle se produit…j’éclate en sanglots : c’est le repentir purificateur et bienfaisant. Cette expérience très douce ouvre mon cœur comme jamais il ne l’a été et « je reçois comme une douche de lumière ». Réunifiée intérieurement, je me sens à nouveau digne d’être aimée et acceptée telle que je suis.
Cela réveille un tel potentiel d’amour pur que je n’éprouve qu’un désir : DONNER !
Je suis prête au Par Don.
Le pardon à autrui
Le pardon à autrui est un acte fraternel par excellence. Il permet de me dépasser et de vivre quelque chose de nouveau. Je peux facilement repérer les pardons à faire dans ma vie de tous les jours en étant attentive à l’harmonie ou à la dissonance dans mes relations :
Ø La communication est-elle simple, saine et authentique ?
Ø Suis-je au contraire dans un jugement qui limite l’autre dans sa réelle dimension ?
Je fais un bilan sincère pour comprendre ce qui a conduit à cette rupture de relation vraie. Je n’attends pas que l’autre personne se remette en question et s’excuse. Lorsque je demande pardon intérieurement (car l’énergie suit la pensée) ou extérieurement, je mets une petite pichenette à mon orgueil/égo. Cela purifie mon corps astral, qui, trop encombré par les émotions-désirs empêche l’accès à mon être intime.
Je suis surprise par le résultat : je me suis rendue vulnérable et bien souvent cela permet d’entrouvrir la porte du cœur de mon adversaire qui devient alors ami, frère. La relation redevient naturelle, car libérée des non dits ou mal dits…Ouf !
Voici quelques résultats (très prometteurs) de pardons :
– Le pardon s’offre, se donne. Ma partie sombre ne guérit pas par le combat (sinon elle se renforce), mais par la douceur (elle fond).
– Il purifie le passé, le karma individuel (la loi universelle du donner-recevoir), mais aussi celui d’un peuple (Voir le livre de Desmond Tutu – « Il n’y a pas d’avenir sans pardon »).
– Il collabore avec une volonté de bien émanant du monde spirituel. Sachons devenir bons et ouvrons nos cœurs pour manifester notre humanité. L’être humain porte en lui l’amour céleste, libérons-le !
– Il délie des liens invisibles qui nous emprisonnent. C’est une transmutation de l’amour attachement à l’amour universel et inconditionnel (nous passons de l’amour du ventre à l’amour du cœur).
– Il permet de faire le deuil de la rancune, de la mauvaise image que j’avais de moi, de l’autre.
– Il ouvre les portes de mon futur et me permets d’être à nouveau sur le chemin de ma destinée. Je me mets en mesure d’accomplir ce que je suis venue faire ici, sinon, je reste derrière la porte, dans un passé qui me sclérose.
– Il lave en profondeur l’affront ou l’épreuve. Ce n’est pas un oubli, mais une libération. Le fait de se guérir soi-même permet aux autres d’accéder à leurs propres forces et désir de guérison.
Ce témoignage fait suite à un travail personnel sur le pardon, terminé en février 2004. Lorsque j’ai eu terminé cette étude, je me suis rendue compte que je me sentais coupable dans bien des situations. Aussi ai-je mis ma pensée sur ce sujet et « comme par hasard » j’ai rencontré de nombreux coupables dans ma vie quotidienne, d’où cet article…
Si le Reiki est une porte d’accès au cœur, le vécu du pardon véritable le libère profondément de l’emprise de l’égo. C’est un principe de purification. Un potentiel d’amour infini se déverse alors dans le monde, afin d’apporter l’espérance d’un futur pour l’humanité.
Patricia Antigné
Maître Reiki, Bayonne
Maître Reiki